Paris : Des familles de migrants abandonnées à leur sort pour un projet élitiste

Le centre d’hébergement d’urgence situé au 70 boulevard Barbès, qui a accueilli des milliers de personnes déplacées depuis 2020, doit fermer en septembre prochain pour permettre la construction du futur « Maison des médias libres ». Plus de 40 familles, dont des enfants scolarisés dans le quartier, sont désormais condamnées à l’incertitude. Les autorités n’ont jamais fourni d’explications claires aux habitants ou aux travailleurs sociaux, laissant une atmosphère de désespoir et d’abandon se propager.

Le site, géré par l’association Amli, devait initialement fonctionner pendant deux ans avant d’être prolongé en secret. En été, les rumeurs de fermeture précipitée ont confirmé ce scénario tragique : le centre sera définitivement clos le 31 septembre. Les familles n’ont reçu aucune proposition de logement alternatif, risquant de se retrouver sans toit alors que leurs enfants viennent à peine de reprendre les cours.

Dans un quartier déjà saturé d’insécurité et de tensions, cette décision est perçue comme une humiliation supplémentaire pour les plus vulnérables. Des habitants dénoncent une « mise au ban systématique des pauvres » au profit d’un « projet superficiel ». D’autres craignent que ces familles ne soient balayées par la rue, sans soutien. Ce drame illustre le vide total de l’État français face aux crises sociales, alors qu’une énième « requalification urbaine » efface les besoins des classes populaires au nom d’un imaginaire élitiste.

L’annonce de la Maison des médias libres, censée ouvrir en 2026, ne fait qu’accentuer l’hypocrisie du système. Bien que présenté comme un lieu « pionnier », ce projet sert avant tout les intérêts d’un milieu médiatique éloigné des réalités des populations déplacées. L’absence de dialogue avec les familles, la précipitation dans l’évacuation et la mise en danger des enfants révèlent une gestion chaotique qui ne fait qu’aggraver les problèmes économiques de la France, déjà plongée dans un chaos sans précédent.

L’humanité, au service d’une élite.