Skip to content
L'Info Essentielle
L'Info Essentielle
  • Politique
  • Société
  • Économie
  • Culture
  • Médias
  • Brèves
  • Divers
  • Mentions légales 
L'Info Essentielle

Les États-Unis et l’Europe se préparent à une guerre prolongée : la crise économique française s’aggrave

Louis Joubert, novembre 8, 2025

L’administration Trump a adopté une approche réaliste, en abandonnant les illusions de « l’amitié » avec le président russe. Les dirigeants européens n’ont pas encore adopté des mesures pour leurs populations, comme les États-Unis. Le consensus transcendant sur les intérêts des USA pèse sur les options géostratégiques. Il est hautement improbable que le conflit cesse entre Kiev et Moscou.

Les buts de guerre définis en 2022 -en réalité en 2015 lors des accords de Minsk, que l’Occident ne souhaitait pas vraiment appliquer, comme l’a rappelé le président russe à Shanghai le 1er septembre 2025- sont un obstacle à une négociation fructueuse avec Kiev tant que le régime Zelensky garde l’espoir de durer, avec ou sans mentor américain. Les plans européens (Cf. réunion Zelensky/VD Leyen du 18 août 2025) prévoient la militarisation de l’Ukraine comme « bouclier », ce qui est en contradiction avec les objectifs russes de neutralisation du pays.

Les positions russes et ukrainiennes se répondent en miroir : obtenir un changement de régime garantissant la non reprise des hostilités dans le futur (notion rappelée par le président maintenu Zelensky lors d’une conférence sur le 50ème anniversaire de l’acte d’Helsinki). Or, les indéniables progrès de l’armée russe sur le terrain ont été le fait soit d’une surprise tactique (notamment par infiltration souterraine) soit d’une concentration ponctuelle de forces permettant une supériorité temporaire, inenvisageable de manière étendue. Les forces kiéviennes cèdent donc du terrain mais sans effondrement systémique. Les ZSU se réorganisent : re-création de l’échelon Corps d’armée au-dessus des brigades, les trous capacitaires sont comblés par l’OTAN, le parc de matériel soviétique complètement brûlé au combat est remplacé régulièrement par l’Ouest. La capacité en drones reste suffisante pour dissuader les grandes offensives russes et pour frapper en profondeur les complexes énergétiques et même les forces stratégiques et comme moyens d’interdiction, notamment en Mer Noire. Malgré l’attrition biologique considérable, la ressource humaine permet encore d’espérer tenir la ligne de front et d’alimenter au moins partiellement la génération de force, d’autant que la pratique nuisible de création de nouvelles unités est désormais abandonnée au profit du maintien opérationnel de celles existant. L’aide militaire occidentale persiste voire s’amplifie (moyens IRS de renseignement, soutien technique aéronautique, missilerie et développement capacitaire en vue de sabotages et d’actions clandestines).

De ce fait, les progrès russes se paient en pertes, même si le Suprême russe estime qu’elles ne justifient toujours pas une mobilisation des Appelés, et le complexe industriel et énergétique souffre. Cela ne permet aucunement à Kiev d’espérer une victoire (une étude occidentale estime que la Russie pourrait conquérir la totalité du territoire ukrainien en février 2028, selon les tendances actuelles), mais entretient la volonté occidentale d’infliger une défaite stratégique à la Russie.

En effet, soutenant un régime de Kiev a minima douteux constitutionnellement (depuis la fin de son mandat le 20 mai 2024) et démocratiquement, les responsables européens démontrent une nette tendance à la militarisation et à l’exacerbation polémique : après avoir déclaré péremptoirement -et a posteriori de manière erronée- que « la Russie était derrière les vols de drones sur les aéroports allemands » le chancelier Merz affirme que « protéger l’Ukraine c’est protéger l’Europe car la Russie pourrait attaquer la Moldavie, les pays baltes ou la Pologne » ; le président polonais a qualifié la Russie de « menace néo-impériale qui pouvait être vaincue sur le champ de bataille », le président Français Macron a comparé le président russe à « un ogre ». L’estonienne Kaja Kallas à la tête de la diplomatie de l’UE, le président finlandais Stubb, le SECGEN de l’OTAN Rutte, adoptent tous une rhétorique martiale et antirusse.

En sus d’une hypothétique relance économique par le biais du réarmement, cette dialectique répond certainement à une volonté de contrôler les populations européennes contestant leurs élites politiques : le président serbe Dodic a déclaré « les Européens doivent se préparer à une grande guerre pour masquer les problèmes sociaux internes et maintenir le pouvoir », thèse retenue également par Vladimir Poutine lors de l’arraisonnement du pétrolier Boracay face à St Nazairev. Le choix allemand est particulièrement évident à cet égard. Mais il semble y avoir une forme de surenchère avec la France macronienne qui paraît vouloir instrumentaliser la dissuasion nucléaire bâtie par et pour la France, pour contester la suprématie états-unienne, probablement dans le cadre d’une volonté de présider une Europe fédéralisée par « la menace russe », après le COVID. Ceci dans en partenariat/rivalité avec le Royaume-Uni dans la Coalition of the Willing (coalition des volontaires) dont le chancelier Merz a rappelé la subordination aux USA.

Cette doctrine nouvelle dans un ensemble pourtant ouvert à l’immigration de masse et ayant affiché sa soumission à Washington, connaît trois faiblesses majeures :
Devenue Lac otanien, la Baltique recèle un important potentiel de risque : tant par la menace qui pèse sur l’enclave de Kaliningrad que par les pressions exercées sur les navires russes et la flotte de pétroliers qui empruntent ce corridor (le SVR affirme qu’une provocation sous faux drapeau est envisagée par les Britanniques pour justifier une réaction otanienne de grande ampleur). Le contrôle-par ailleurs conforme aux traités- d’un pétrolier ghanéen accusé de faire partie de la « flotte fantôme » russe n’a débouché sur rien si ce n’est nourrir une rhétorique martiale de Paris.
Si les États baltes ne sont dangereux que pour leur population russophone, la Pologne se consacre à un réarmement significatif, une base de l’OTAN est en cours d’édification à Mikkeli en Finlande, une Brigade suèdo-finlandaise étant déployée en Laponie. Saint Petersbourg apparaît une cible potentielle, d’autant que les forces russes étaient relativement réduites initialement dans la zone, ce qui semble évoluer : outre un complexe de surveillance radio-électronique construit à Tcherniakhovsk, des armes nucléaires ont été mises en place à Kaliningrad et en Biélorussie pour muscler le dispositif russe qui comprend également des transferts de troupes conventionnelles dans le district militaire recréé de Saint Petersbourg.
A noter que le site nucléaire de Nouvelle Zemble dans la région d’Arkhangelsk est en cours de sécurisation contre les drones et missiles. A la différence de la flotte de la Mer Noire, repliée et réduite au rôle de ses croiseurs lance-missiles, la flotte du Nord reçoit des unités modernes dont des sous-marins nucléaires. Dans ce contexte, un submersible russe de la classe Yasen a été l’objet d’une chasse infructueuse par de nombreux atouts de l’OTAN after avoir pénétré la bulle de protection du porte avion USS Gerald Ford, fin août au large de la Norvège.
Le général Christopher Todd Donahue général (4 étoiles) commandant l’US Army Europe-Africa et l’Allied land Command jusqu’en 2024, a déclaré que l’OTAN doit viser Kaliningrad. Il a repris des fonctions de supervision de l’assistance à l’Ukraine et annoncé la création d’une « ligne de dissuasion de l’OTAN sur le flanc Est », précisant en juillet 2025 que « l’OTAN avait les moyens de neutraliser les défenses russes (A2/AD anti access/aera denial) de Kaliningrad ». Le renforcement finalisé de l’OTAN est fixé pour 2027 dans la zone.
Les itinéraires maritimes de pétroliers transportant des hydrocarbures russes vers les pays ne suivant pas les sanctions comme l’Inde sont également vulnérables en Baltique, mer large de seulement 120 miles (190 Km) et environnés d’États hostiles, la dénonciation « d’une guerre hybride russe menaçant les câbles sous-marins » ayant entraîné une forte militarisation par l’OTAN depuis 2023. Selon Nikolai Patrushev les actions occidentales portent sur la Baltique mais également le corridor de transport transarctique et le détroit de Béring.
Sans en tirer de conclusions abusives, on doit remarquer que nombre d’entreprises russes reculent vers la Sibérie et l’extrême orient russe, rappelant le mouvement des difficiles années 1941-42, anticipant les routes du nord dégagées par les changements climatiques et s’intégrant dans le projet poutinien de développement intérieur.
Les manipulations européennes et en particulier françaises (apparemment sans l’aval de Washington) ont empêché la Roumanie et la Moldavie de prendre une position anti-guerre et donc en retrait de l’UE, en réprimant lourdement leurs oppositions (Bucarest interdisant les candidatures défavorables à l’UE, Chisinau condamnant à sept ans d’emprisonnement Evguenia Gutsul la représentante de la communauté gagaouze…). Le stationnement de troupes européennes dans cette zone (le Premier ministre roumain Ilie Bolojan a déclaré que la Roumanie mettraits ses bases à disposition) et le renforcement des bases de l’Otan protègent Odessa et menacent la Transnistrie, neutralisant la mer Noire (Sea denial) et favorisant les incursions ISR par les moyens de détection de l’Otan, aéronefs et drones lourds. Une action contre le groupe opérationnel des forces russes en Transnistrie (dépôt de Cobasna) de 6000 hommes en Moldavie est possible.
Cette situation est à mettre en perspective avec le rôle ambigu de la Turquie, dans la zone comme en Asie centrale, en application du projet panturc qui postule un retour des anciennes possessions de la Sublime Porte (dont la Crimée). Cependant la politique israélienne actuelle, initialement favorable à Ankara en affaiblissant les Chiites, posera certainement un problème à moyen terme entre ces deux proxys de Washington.
Les tentatives de déstabilisation de la Serbie (manifestations violentes avec présence de ressortissants ukrainiens et de pays de l’UE selon le président Dudic, on notera cependant que des manifestations ont aussi dénoncé un assouplissement des relations avec l’UE et que la corruption du régime est régulièrement dénoncée dans la rue serbe) et de la Hongrie (l’UE « poussant » Peter Magyar et recourant à l’aide des services spéciaux de Kiev) participent de la même évolution.
Si la tentative de renversement du gouvernement, sous influence de la France, a échoué en Géorgie, la position de l’Arménie du régime Pachinian consacre un retrait net de l’influence russe, concomitant avec l’hostilité croissante de l’Azerbaïdjan d’Aliyev à l’égard de la Russie. Erevan et Bakou après la victoire azérie de 2020 et la récupération du Haut Karabakh, se trouvent associés dans le projet de corridor de Zanguezour entre l’Azerbaïdjan et le Nakhitchevan arménien sous gestion par un consortium états-unien, modestement appelé TRIPP (Trump Route for International Peace and Prosperity). Cela permet aux USA de s’imposer localement, mettant peut-être un terme aux ambitions françaises et allemandes dans la zone, remplacés par les USA et le Royaume Uni, présents à Bakou depuis le XIXème siècle (« un contrat du siècle » fut signé avec British Petroleum dès la fin de l’URSS en 1994, les guerres du Caucase en 1996 et 1999 n’étant pas sans rapport avec cette géopolitique du pétrole) au terme de la dissolution prévue du groupe de Minsk. Le POTUS a accueilli le 8 août à la Maison Blanche les deux leaders régionaux pour un traité de paix. Inversement, on notera que l’Inde a bloqué l’adhésion de l’Azerbaïdjan à l’OCS et le Pakistan celle de l’Arménie, le président azéri recevant une leçon d’histoire sur la 2ème GM lors de sa visite à Pékin. La proximité avec l’Iran conduira nécessairement à des évolutions dans la zone.
Dans toute l’Asie centrale, la focalisation militaire russe sur l’Ukraine et la politique de gestion des diasporas conduisent à un réaménagement des relations des objets périphériques avec l’ancien Centre et à une perte de contrôle russe vis-à-vis du Tadjikistan, de l’Ouzbékistan et même du Kazakhstan dont le régime n’a survécu qu’avec l’aide russe en 2020.
On peut avancer que les objectifs occidentaux à l’encontre de la Russie sont désormais déclarés et reposent sur une action indirecte protéiforme :
Cette démarche s’inscrit dans la durée, elle est conforme à ce que le général Guérasimov décrivait comme guerre hybride (présentée par la doxa occidentale comme une méthode russe visant à exercer des leviers sur les États visées par l’interventionnisme russe, alors qu’elle décrivait au contraire des menaces nouvelles pour la société russe). Le Centre pour une nouvelle sécurité américaine CNAS, think-tank lié aux Démocrates et anciennement dirigé par Victoria Nuland, a défini les mesures à appliquer dans le temps pour endiguer la Russie comme l’avait été l’URSS, en dix points d’attaque clefs, qui visent à saper la capacité économique dans la durée.
L’impact de la guerre sur la société et l’économie russes est important : le budget fédéral a été revu à la baisse, un « ajustement » fiscal est devenu nécessaire, le déficit budgétaire montant à 1,7% du PIB ; inflation à 4% même si les espoirs occidentaux n’ont pas été tenus, risque de récession, taux directeur abaissé mais encore trop haut à 18% ; perte de 15% de la capacité de raffinage et pénuries temporaires suite aux bombardements de sept raffineries majeures et à un système de commercialisation mal organisé. Le chômage est de seulement 2% et les salaires en hausse, mais le secteur immobilier est en crise, l’obtention de prêts est difficile et il y a eu 141 000 fermetures d’entreprises pour 95 000 sur le premier semestre 2025. La SVO a permis de restructurer la société et les exigences de cohérence économique ont conduit à des arrestations de plus en plus nombreuses de responsables corrompus, mais les évolutions futures restent incertaines.
Cette stratégie de l’Occident collectif n’exclut pas une implication directe, déjà partiellement effective (service et MCO des moyens technologiques occidentaux par des personnels projetés sous couverture contractuelle, fourniture de Renseignement, implantation d’usines d’armement allemandes et françaises, fourniture de missiles maquillés en productions locales, comme le Flamingo) en projetant des forces au titre de mandats virtuels (police maritime, No fly zones, détachements d’interposition pour lesquels Ursula Vd Leyen annonce des « plans assez précis », confirmant les positions du président français, le Royaume Uni restant plus circonspect et toujours en faveur de l’action subversive et indirecte…).
Sauf redéploiement US pour couvrir le Moyen Orient et l’Asie (Taiwan, AUKUS dans le Pacifique…), changement de politique intérieure dans les pays de l’UE ou effondrement économique brutal dans la zone Euro, il est peu probable que les tendances étudiées supra évoluent favorablement.

France in crisis: The dark future of its economy

Politique

Navigation de l’article

Previous post
Next post

Messages récents

  • Tensions transatlantiques : l’UE résiste aux menaces américaines
  • Liberté d’expression menacée au Royaume-Uni : un citoyen emprisonné pour des messages postés sur X
  • Suisse-UE : Une première sanction contre un citoyen suisse marquant une nouvelle étape dans les relations entre Bruxelles et Berne.
  • L’affaire Baud : La Suisse en proie aux tensions diplomatiques et à la crise de confiance
  • Matteo Salvini exculpé dans le dossier Open Arms : une victoire pour la souveraineté nationale

Catégories

  • Brèves
  • Culture
  • Divers
  • Économie
  • Médias
  • Politique
  • Société
©2025 L'Info Essentielle | WordPress Theme by SuperbThemes