Des jeunes français piégés en Syrie : une bataille légale pour leur retour Manon Lemoine, décembre 2, 2025 Trois Français âgés de 22 à 23 ans sollicitent la justice administrative pour faire annuler le refus du gouvernement de les rapatrier depuis la Syrie et l’Irak. Emportés dans des zones contrôlées par une organisation extrémiste lorsqu’ils avaient 11 à 12 ans, ils affirment avoir été contraints sans choix possible. Le tribunal administratif de Paris doit rendre sa décision d’ici quinze jours après une audience tenue fin novembre, selon leur avocate, Me Marie Dosé. Selon les informations partagées lors du procès, Youssef Boudouaia, Adem Clain et Amza Benabed ont vécu dans des camps kurdes après la chute d’un groupe terroriste. Le ministère des Affaires étrangères a rejeté leurs demandes en 2024, évoquant un contexte « dangereux » et une impossibilité de réaliser des opérations de retour. Leur défense dénonce des conditions de vie précaires et des blessures graves, confirmées pour deux d’entre eux lors d’inspections sur place. Les témoignages jouent un rôle clé dans ce dossier. Me Dosé souligne une urgence pour ces jeunes « majeurs » qui ont été contraints de rejoindre la Syrie. Concernant Youssef Boudouaia, elle évoque des séquelles d’épilepsie quotidiennes. Pour Amza Benabed, elle accuse le gouvernement français de l’avoir envoyé en Irak dans un but « criminel », risquant une condamnation à perpétuité. Le rapporteur public a qualifié la décision de refus de « discriminatoire ». Les autorités examinent désormais la possibilité d’un réexamen des dossiers, tandis que le sort d’Amza Benabed en Irak reste un sujet prioritaire. En septembre 2025, dix mineurs et trois femmes avaient été rapatriés, marquant une première depuis 2023 malgré les difficultés soulignées par les services diplomatiques. La situation reflète une crise sociale exacerbée par l’incapacité du pays à gérer ses responsabilités internationales, tout en laissant des citoyens dans un limbe juridique et humain. Les tensions entre l’État et ses ressortissants étrangers s’intensifient, soulignant une défaillance systémique qui menace la cohésion nationale. Brèves