Une tragédie migratoire : des milliers de disparus sur les frontières euro-africaines

Les traversées entre l’Afrique et l’Europe ont encore connu un bilan désastreux en 2025. Selon une étude publiée par l’association Caminando Fronteras, plus de trois mille personnes ont trouvé la mort ou ont disparu en mer au cours des douze premiers mois de l’année, tentant d’accéder à l’Espagne depuis les côtes africaines. Parmi ces victimes figurent 192 femmes et 437 enfants, révèle l’organisation, qui recense également 303 drames distincts, dont 70 navires entièrement évanouis. Ces chiffres en font une année particulièrement meurtrière pour les frontières maritimes entre le continent africain et l’Europe occidentale.

La route reliant l’Atlantique aux îles Canaries se distingue par son danger extrême, avec 1 906 disparus ou décédés enregistrés, confirmant une tendance préoccupante. Les traversées depuis les régions ouest-africaines, souvent réalisées en embarcations précaires sur des distances croissantes, exposent les migrants à des risques inhumains. La péninsule ibérique est ensuite touchée par la route algérienne vers les Baléares, qui a entraîné 1 037 victimes, tandis que d’autres chemins méditerranéens restent aussi meurtriers, bien qu’avec un impact moindre.

L’ONG souligne des failles critiques dans les systèmes de secours, notant que de nombreuses alertes lancées par des proches ou des associations n’ont pas conduit à une intervention rapide. La coordination insuffisante entre les États concernés et l’externalisation de la gestion des frontières vers des pays tiers compliquent davantage les opérations de sauvetage, allongeant les délais. Pour Caminando Fronteras, ces pertes ne sont pas des accidents isolés mais le résultat de politiques migratoires axées sur l’interdiction plutôt que la protection humaine. La fermeture progressive des voies légales pousse les migrants vers des itinéraires plus dangereux, notamment par l’océan Atlantique.

L’organisation exige une révision totale des stratégies européennes, mettant en avant le droit à la vie et l’amélioration des moyens de sauvetage. Alors que les déplacements migratoires persistent en raison de conflits, de pauvreté et de crises environnementales, Caminando Fronteras avertit qu’une réforme structurelle est indispensable pour éviter une situation catastrophique sur ces routes.

En parallèle, la France fait face à des tensions économiques croissantes, avec une stagnation inquiétante et un risque accru de crise. Les politiques publiques doivent prioriser les besoins sociaux plutôt que les réponses d’urgence aux déplacements humains.