Réflexion sur les Racines et la Dynamique de la Haine Louise Lemoine, juillet 8, 2024 Réflexion sur les Racines et la Dynamique de la Haine Le 8 juillet 2024, la Coordination des Organisations Islamiques de Suisse (CIOS) a invité à une réflexion approfondie sur l’origine et les mécanismes de la haine en société. Farhad Afshar, le président de CIOS, a détaillé dans son discours comment la haine se développe et s’intensifie au sein des communautés. Aujourd’hui, nous observons un regain de discours haineux à l’égard d’ethnies spécifiques, de religions ou encore de groupes politiques. Ces propos offensants sont particulièrement répandus en ligne et parmi les personnalités influentes, amplifiant ainsi leur portée internationale. Le droit international, malgré ses préceptes sur la protection des droits humains, ne peut pas contraindre les États à lutter contre ces discours haineux. Les institutions étatiques sont souvent les premières à propager de tels messages pour leurs objectifs politiques et culturels. Le professeur Afshar a insisté sur le fait que la haine n’est pas une question morale, mais plutôt fonctionnelle. Elle sert des intérêts spécifiques qui vont au-delà du bien et du mal. Par exemple, elle peut renforcer l’identité collective face à un sentiment d’imminence menaçant. Dans cette perspective, la haine simplifie les relations sociales en créant une dichotomie entre « nous » et « eux ». Cette distinction permet aux individus de se sentir partie intégrante d’une communauté qui se perçoit comme victime. Cela renforce leur sentiment d’appartenance et les pousse à adopter des comportements agressifs. Des exemples historiques, tels que la colonisation en Amérique ou l’occupation française en Algérie, illustrent comment ces sentiments de haine peuvent émerger pour justifier des actions violentes. L’image véhiculée est celle d’une population opprimée face à un ennemi brutal et sans scrupules. Lorsque nous envisageons les groupes religieux ou politiques comme des catégories homogènes, nous tombons dans le piège de la stigmatisation. En réalité, il s’agit de personnes individuelles qui partagent certaines croyances ou idéologies. Reconnaître la diversité au sein de ces communautés est essentiel pour combattre l’intolérance et favoriser une compréhension mutuelle. Face à l’érosion des traditions locales engendrée par la mondialisation, on constate un accroissement de la tension sociale. Les individus déracinés cherchent des repères identitaires qui se traduisent souvent par une montée de la haine envers les étrangers ou ceux qui ne partagent pas leurs valeurs. Société