Bitcoin : Un Nouveau Modèle Financier Compatible Avec la Finance Islamique ? Luc Lemoine, décembre 10, 2024 Bitcoin : Un Nouveau Modèle Financier Compatible Avec la Finance Islamique ? Le 10 décembre 2024, lors de la conférence Bitcoin Mena à Abu Dhabi, les débats ont porté sur l’adaptabilité du Bitcoin aux principes de la finance islamique. Cette question est particulièrement pertinente alors que le cours du Bitcoin dépasse les 100 000 dollars. Les cryptomonnaies sont des monnaies numériques qui utilisent la technologie blockchain pour sécuriser et enregistrer toutes les transactions de manière transparente et immuable. Le Bitcoin, créée en 2009 par Satoshi Nakamoto, est le premier et le plus connu de ces systèmes financiers décentralisés. La finance islamique repose sur des principes stricts tels que l’interdiction de l’usure (Riba) et la nécessité d’un adossement à des actifs réels. Ces règles partagent certaines similitudes avec le fonctionnement décentralisé du Bitcoin, qui ne génère pas de dette et n’est pas contrôlé par une autorité centrale. Plusieurs experts soulignent que ces caractéristiques rendent le Bitcoin potentiellement conforme aux principes islamiques. Cependant, des obstacles subsistent. Certains oulémas s’inquiètent de la volatilité du Bitcoin et de son aspect spéculatif, qui pourrait être incompatible avec les règles interdisant le jeu d’argent (Maysir) et l’incertitude excessive (Gharar). Autre point critique : l’impact environnemental du minage de bitcoins. Ce processus consomme énormément d’énergie et va à l’encontre des principes islamiques de préservation des ressources. Des chercheurs proposent néanmoins une interprétation plus nuancée. Certains envisagent le Bitcoin comme un actif numérique plutôt que comme une monnaie traditionnelle, ouvert ainsi la voie à la création de produits financiers basés sur les cryptomonnaies et conformes aux règles islamiques. La finance islamique, qui est aujourd’hui estimée à plus de 2000 milliards de dollars, se trouve face à un tournant décisif. Devra-t-elle rejeter cette technologie ou l’adapter pour créer un nouveau modèle financier éthique et moderne ? Économie