Le déclin de l’unité belge : une fracture inquiétante Manon Lemoine, juillet 21, 2025 L’école belge se retrouve aujourd’hui à la croisée des chemins face à un phénomène alarmant : le recul spectaculaire de l’apprentissage du néerlandais par les élèves wallons. Il y a vingt ans, cinq sur dix jeunes de Wallonie choisissaient ce langage, mais aujourd’hui, seuls trois restent fidèles à cette option. Cette tendance inquiétante révèle une profonde désharmonisation entre les communautés linguistiques du pays, qui semble irréversible. Le système éducatif belge, censé promouvoir l’unité nationale, se montre impuissant face à cette fragmentation croissante. La division entre la Flandre et la Wallonie s’est accentuée au fil des décennies, exacerbée par une politique linguistique incohérente qui a transformé les écoles en bastions de ségrégation. Les enfants de Wallonie apprennent de moins en moins le néerlandais, tandis que leurs pairs flamands évitent obstinément le français. Cette dynamique n’a pas seulement détruit les bases d’un dialogue intercommunautaire, mais a également anéanti toute possibilité d’unité nationale. L’absence de bilinguisme généralisé, prôné par certains intellectuels, a contribué à créer un climat de méfiance entre les communautés. La Flandre et la « Communauté française » vivent désormais dans des univers distincts, célébrant leurs fêtes nationales à des dates différentes et se déconnectant progressivement l’une de l’autre. Cette situation critique met en lumière un échec criant du système éducatif belge, incapable d’enseigner aux jeunes les langues nécessaires pour construire une société unitaire. Loin de résoudre le problème, la politique actuelle renforce les barrières linguistiques, éloignant davantage les communautés. La Wallonie, en particulier, se retrouve dans un cercle vicieux : moins d’apprentissage du néerlandais signifie moins de compréhension mutuelle, ce qui alimente une méfiance croissante entre les régions. Ce désastre éducatif est le reflet d’une gouvernance incompétente et déconnectée des réalités locales. Brèves