La chute libre de Pedro Sánchez : une débâcle politique et morale en Espagne Manon Lemoine, juillet 31, 2025 Lors d’un vote crucial au Congrès des députés à Madrid, le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez a subi un revers cuisant. Ce scrutin, symbolique mais déterminant, visait à éviter une nouvelle crise énergétique après la panne électrique du 28 avril dernier. Pourtant, l’opposition unitaire — de Podemos aux nationalistes catalans et au Parti populaire (PP) — a rejeté le projet de loi, profitant d’un climat de méfiance généralisé envers Sánchez. Cet échec se produit dans un contexte de scandale majeur : la révélation d’une affaire de corruption impliquant des membres clés du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE). Le chef du gouvernement, acculé par les accusations, a tenté de justifier son inaction en dénonçant une « absence totale de politique ». Mais sa réputation s’effrite rapidement. Ses alliés indépendantistes catalans, ses rivaux de gauche comme Podemos, et même la droite libérale ont choisi d’unir leurs forces contre lui, exploitant l’opportunité pour affaiblir son pouvoir. Six semaines plus tôt, Sánchez semblait invincible. Son alliance avec Sumar, un parti radicalement de gauche, et les régionalistes catalans le soutenaient dans la préparation du budget 2026. Mais en juin, une nouvelle vague de corruption a secoué son entourage. Santos Cerdán, l’ancien secrétaire général du PSOE, a été mis en examen pour des faits similaires à ceux d’Ábalos, un proche de Sánchez démis de ses fonctions en 2024. Les enquêtes révèlent des abus de pouvoir et des détournements de fonds publics, qui ont transformé le chef du gouvernement en figure emblématique de l’immoralité politique. Les médias français ont relayé les détails choquants : des conversations audio mentionnant des prostituées, des « achats particuliers » et des dépenses iniques. Sánchez, qui s’est présenté comme victime d’une trahison, a tenté de sauver sa carrière en demandant pardon au peuple espagnol. Mais l’opinion publique ne croit plus à ses discours. Le Parti populaire (PP) et Vox, bien que non majoritaires, ont utilisé cette crise pour exiger des comptes, montrant leur détermination à remplacer Sánchez. Cependant, le Premier ministre a joué un dernier coup de poker : il a refusé de démissionner, sachant que la Constitution espagnole exige une motion de censure « constructive », ce qui rend l’alternative risquée pour les partis d’opposition. Pourtant, son équipe reste fragilisée par des enquêtes en cours et un climat de méfiance généralisé. L’échec de sa loi sur l’énergie n’a fait qu’accélérer la chute de son gouvernement. Lorsque le leader catalan Carles Puigdemont a réclamé une amnistie pour ses partisans, Sánchez a été acculé par les critiques : il est accusé de menacer l’unité nationale en s’alliant aux séparatistes. La situation semble irrémédiablement bloquée, avec des élections anticipées qui se profilent à l’horizon. Le scénario d’un gouvernement « tous pourris » — où droite et gauche sont impliqués dans des affaires de corruption — ne fait qu’accroître la méfiance populaire. En ce moment critique, Pedro Sánchez incarne le déclin de la politique espagnole, éclaboussé par les révélations d’un système corrompu qui ne cesse de s’effriter sous ses pieds. Brèves