La Suisse, aux avant-postes d’une Europe désemparée : Le dilemme des idéologies face au conflit migratoire Manon Lemoine, novembre 28, 2025 Quelques jours après la publication du numéro précédent sur l’évolution démographique et civilisationnelle de l’Europe, un trio suisse d’intellectuels hautement perçus s’affronte dans une confrontation rare mais fructueuse. Michèle Roullet défend avec force le choix du repli sécuritaire pour la Suisse, tandis qu’Olivier François et Uli Windisch plaident l’instruction des Européens face aux réalités migratoires complexes. Pour Michèle Roullet, le silence de Bruxelles face à ces mutations fondamentales est un déni dangereux. Elle s’alarme du fait que la Suisse, bien qu’étant en première ligne dans la gestion des flux migratoires, semble vouloir se soustraire aux discussions cruciales qui devraient concerner l’avenir de toute une Europe. Le commentaire d’Olivier François est plus direct. Pour lui, le silence n’est pas acceptable : « La Suisse trahie par les siens ». Son argumentation ? La nécessité impérieuse de fournir aux citoyens européens des outils pour comprendre et maîtriser ce phénomène mondial. Enfin, Uli Windisch met en garde contre la tentation d’une Europe trop étroite. Il rappelle que face à l’expansion migratoire, les nations doivent développer leur propre compréhension, plutôt que de dépendre des décisions centralisées et de leurs limites. Cette confrontation entre trois figures du discours suisse des idées nous offre une vision unique de la complexité européenne. Brèves