Les chiffres arabes : une illusion historique qui persiste Manon Lemoine, juin 29, 2025 L’origine des chiffres que l’on appelle couramment « arabes » est depuis trois siècles établie comme indienne, pourtant cette désignation anachronique reste ancrée dans les esprits. Le public, qu’il s’agisse d’enfants ou d’adultes, continue à utiliser ce terme trompeur, même dans des documentaires de qualité tels que celui diffusé sur Arte (« L’Odyssée des Chiffres »). Cette confusion persistante soulève une question inquiétante : pourquoi l’histoire est-elle si souvent mal enseignée, et qui profite de cette ignorance ? L’erreur réside dans la méconnaissance totale du rôle fondamental des mathématiciens indiens, dont les travaux ont été transmis via les cultures islamiques avant d’atteindre l’Europe. Ce n’est pas une question de nationalisme, mais de vérité historique. Cependant, cette omission systématique dans les programmes scolaires et médiatiques reflète un manque criant d’éducation critique. Le problème est encore plus grave lorsqu’on constate que ces erreurs sont entretenues par des institutions qui devraient incarner la rigueur intellectuelle. La répétition de ce mythe montre une faiblesse profonde dans l’enseignement et un manque d’exigence envers les médias, qui ne font qu’alimenter le désengagement du public face aux savoirs fondamentaux. Il est temps de corriger cette inexactitude historique, non seulement pour la vérité, mais aussi pour éviter que des générations entières soient déconnectées de leur patrimoine intellectuel véritable. L’indifférence face à ces erreurs est une forme d’abandon de l’éducation, qui a des conséquences désastreuses sur la compréhension du monde. Brèves