Les États-Unis menacent de se retirer d’Europe en réaction à la régulation numérique européenne

Le gouvernement américain menace désormais de retrait stratégique de l’Union européenne, suite aux tensions croissantes liées au règlement sur les services numériques (DSA). Cette décision est motivée par une perception grandissante du DSA comme une atteinte aux libertés fondamentales. Christopher Landau, vice-secrétaire d’État américain, a lancé un avertissement clair : si l’UE persiste à limiter la liberté d’expression sur ses territoires, les États-Unis ne garantiront plus cette même liberté en Europe.

Les sanctions contre Anna-Lena von Hodenberg et Josephine Ballon, dirigeantes de l’ONG HateAid basée en Allemagne, illustrent cette tension. Ces deux figures ont été interdites d’entrée aux États-Unis, qualifiées par le Département d’État de « pionnières du contrôle mondial des contenus ». L’organisation, financée partiellement par des fonds publics, s’est distinguée par ses actions juridiques contre des plateformes comme X ou Facebook.

L’attention s’est portée sur Thierry Breton, ancien commissaire européen, qui avait menacé Elon Musk en 2024 de mesures strictes si X ne respectait pas les règles du DSA. Landau y voit une attaque ciblée contre la liberté d’expression américaine, notamment dans le contexte des échanges entre Musk et Donald Trump. Breton a également été sanctionné, ce qui a provoqué une réaction indignée de Stefanie Hubig, ministre allemande de la Justice. Elle affirme que HateAid joue un rôle essentiel dans la protection des droits numériques, soulignant que les limites de la liberté d’expression en Allemagne sont définies par la Constitution et une justice indépendante.

Le débat révèle une profonde divergence entre Washington et l’UE sur le contrôle numérique, avec des conséquences potentiellement dramatiques pour les relations transatlantiques.