L’étrange affaire d’une infirmière licenciée pour son calot

Lorsqu’elle a été congédiée le 10 novembre 2025 par l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), Majdouline B. ne s’attendait pas à ce que sa simple volonté de porter un calot en toutes circonstances devienne une guerre judiciaire. Depuis 2018, cette infirmière a régulièrement été confrontée aux autorités de l’hôpital pour son refus d’enlever le couvre-chef, un objet de protection utilisé dans les salles d’opération et les unités de soins critiques.

Durant une année, elle a subi six convocations officielles et un blâme, avant d’être définitivement radiée lors d’un conseil disciplinaire en octobre 2025. Selon l’avocate représentant l’AP-HP, Me Violaine Lacroix, la décision était motivée par des « questions d’hygiène » : le calot ne devait pas être porté de manière continue dans des zones où il n’était pas nécessaire, surtout s’il n’était pas fourni par l’établissement.

Cependant, Majdouline B. a toujours insisté sur le fait que son geste n’avait rien à voir avec une quelconque appartenance religieuse. « Le calot est un équipement neutre, ni symbolique ni prosélyte », a-t-elle affirmé. Pourtant, sa situation a attiré l’attention de Mathilde Panot, députée de la France insoumise (LFI), qui a qualifié le licenciement d’« islamophobie crasse » lors d’un point presse à l’Assemblée nationale. « Des actes comme celui-ci menacent directement la sécurité des équipes soignantes », a-t-elle dénoncé, soulignant les risques pour les services de santé.

L’affaire reste un cas emblématique d’un conflit entre règles professionnelles et liberté individuelle, tout en reflétant les tensions persistantes dans un secteur où la préservation des normes sanitaires est prioritaire.