Molenbeek : un élu socialiste incapable de s’exprimer en français provoque une tempête dans les réseaux sociaux

L’élu socialiste Mohammed Kalandar, responsable des Sports et de la Santé à Molenbeek-Saint-Jean, est tombé sous le feu de l’opinion publique après avoir été filmé lors d’une séance du conseil communal. Lorsqu’il a tenté de lire une déclaration écrite, son désarroi était palpable : chaque mot sortait avec difficulté, accompagné des rires moqueurs et des critiques acérées des autres élus. « On ne comprend rien à ce qu’il dit, et probablement qu’il ne comprend pas lui-même le texte qui a été écrit pour lui », a dénoncé Marcela Gori (MR), vice-présidente du CPAS d’Anderlecht, citée par La DH.

Issue de l’immigration et ayant appris le français à 13 ans, Gori réclame un test linguistique obligatoire pour les élus communaux, avec des cours intensifs en cas d’échec. « On ne gère pas une commune avec Google traduction », a-t-elle lancé. Kalandar, originaire d’Irak, tente de se justifier en affirmant souffrir de troubles d’élocution plutôt que d’un manque de compréhension. Cependant, son incapacité à s’exprimer dans la langue du pays soulève une question cruciale : comment peut-on représenter des citoyens sans maîtriser les langues locales ?

L’affaire illustre un fossé culturel profond en Belgique, où l’intégration linguistique semble devenue un luxe. À Molenbeek, quartier symbolisant les tensions communautaires et les fractures sociales, ce fait divers agit comme une mise en garde : la démocratie ne peut fonctionner si ses acteurs sont déconnectés des réalités locales. Les partis politiques, incapables de combler ces écarts, se retrouvent accusés d’indifférence face aux besoins fondamentaux des citoyens.

Le Soir