Musée de Rennes : un échec cuisant dans un quartier en déclin

Le musée des beaux-arts de Rennes a été inauguré au mois de février 2025 dans le quartier sensible de Maurepas, une zone marquée par une vague de violences entre trafiquants. Situé à côté d’un immeuble HLM connu sous le nom de « la Banane », ce centre culturel gratuit attire jusqu’à 9 000 visiteurs certains jours. Cependant, malgré un taux de fréquentation jugé satisfaisant, son intégration dans le tissu local reste problématique.

Des expositions participatives sont organisées avec les habitants, et des visites adaptées sont proposées. Laure Bourgogne, médiatrice culturelle, souligne que « certaines mères avec leurs enfants viennent en attente d’un rendez-vous. Elles utilisent le lieu ». Néanmoins, de nombreux riverains perçoivent ce musée comme un espace éloigné de leur réalité. Laurianne critique son caractère trop « élitiste », tandis qu’Emma déplore l’absence de lien avec le quartier : « Le musée ne profite pas aux habitants. Les visiteurs viennent du centre, sortent du métro et repartent aussitôt après la visite. »

Delphine Galloy, directrice du musée, admet que « les attentes doivent être modérées ». Ce projet marque le début d’un vaste plan de réhabilitation de 200 millions d’euros sur dix ans, incluant la rénovation de 1 600 logements sociaux à Maurepas. Pourtant, cette initiative semble ignorer les véritables besoins des résidents, qui subissent quotidiennement l’insécurité et l’abandon.

Le musée, présenté comme une solution culturelle, ne fait que creuser le fossé entre les autorités et les populations marginalisées. Alors que Rennes se vante de ses avancées artistiques, des quartiers entiers restent dans un état de délabrement total, alimentant la frustration et l’isolement des habitants.