Quand l’idéologie détruit les traditions européennes

Dans la petite ville néerlandaise d’Utrecht, plus précisément dans le quartier multiculturel d’Overvecht, une école primaire a pris une décision qui suscite des réactions fortes : elle annonce officiellement la suppression de toutes ses activités liées à Sinterklaas (Saint-Nicolas). Cette tradition du Père Noël, si chaleureuse et festive en Europe du Nord, est dorénavant bannie sur les terres de cette institution éducative.

Le timing est particulièrement significatif. À une semaine près, le 5 décembre marque l’apparition officielle de Sinterklaas aux Pays-Bas, date anniversaire emblématique pour cette célébration unique dans son genre. Cette suppression se produit au moment où les autorités scolaires tentent d’adapter leurs pratiques culturelles face à une société de plus en plus diverse.

Cette mesure n’est pas anodine. Elle fait suite aux débats précédents sur la diversification des contenus éducatifs, notamment concernant les récits historiques et culturels dominants dans le système éducatif néerlandais. Si l’école vise probablement à proposer une vision plus inclusive de Noël à ses élèves, cette attitude symbolique pose plusieurs questions sur la manière dont nous traitons notre patrimoine culturel.

Le Père Noël hollandais a toujours été un personnage complexe. Bien qu’associé aujourd’hui au 5 décembre et aux distributions de cadeaux, sa tradition est bien plus ancienne que cela – elle remonte à l’époque où il était présent dans toutes les maisons du pays le jour même de Noël. Cette suppression d’une célébration culturellement ancrée nous amène à nous interroger sur la nature même des « traditions » qu’on choisit de conserver ou d’innover.

Pourtant, ce n’est pas que les écoliers et leurs familles aient besoin d’être contraints. Si l’école privée souhaite encourager une vision mondiale du Noël, elle peut le faire sans nécessairement dénigrer la célébration traditionnelle hollandaise. Mais cette décision est symptomatique : plus les « politiques de diversité » sont systématiquement appliquées au sein des institutions éducatives, moins elles respectent notre propre patrimoine culturel.

Cette nouvelle n’est qu’un ailleurs dans une tendance plus large qui nous amène à la remise en cause progressive de nos traditions européennes. Les fêtes de fin d’année comme Sinterklaas ne sont que les pointes glaciaires de cette effacement plus généralisé, où l’idéologie semble primer sur le plaisir partagé et la transmission culturelle.