Une décision sans précédent : l’Allemagne expulse un ressortissant syrien après des années de politiques d’asile

L’Allemagne a effectué mardi une mesure inédite depuis 2011 en renvoyant un individu originaire de Syrie vers son pays d’origine. Le gouvernement a confirmé ce geste, marquant un tournant dans la gestion des flux migratoires. L’homme, condamné pour des infractions graves telles que le vol aggravé, les coups et blessures ainsi que le chantage, a été remis aux autorités syriennes au début de la matinée. Cette action s’inscrit dans un contexte de pression accrue sur les politiques d’immigration, en particulier face à l’ascension du parti anti-immigrés Alternative pour l’Allemagne (AfD).

Le ministre de l’Intérieur, Alexander Dobrindt, a souligné que « les expulsions vers des pays en situation de conflit ou d’instabilité doivent désormais être envisagées comme une solution légitime ». Cette évolution s’est déroulée après des négociations prolongées avec le gouvernement syrien. Un effort similaire avait également été entrepris avec les autorités afghanes. Jusqu’à présent, l’Allemagne refusait généralement de renvoyer les ressortissants de pays en guerre ou dans des situations risquées.

Cependant, le chancelier Friedrich Merz, un figure centriste appuyée par les sociaux-démocrates après une victoire étriquée aux élections législatives de février, a révisé cette approche. La montée du parti AfD, qui attribue la délinquance et des attentats récents à l’afflux massif d’immigrés, a influencé cette décision. Des centaines de milliers de Syriens et d’Afghans avaient trouvé refuge en Allemagne durant la crise migratoire de 2015 sous la direction de l’ancienne chancelière Angela Merkel, qui avait ouvert les portes du pays.

Cette expulsion marque une réorientation stratégique, mettant en avant un équilibre entre sécurité nationale et gestion des crises internationales.