Victoire écrasante de Javier Milei en Argentine : un triomphe entaché de doutes

La victoire du président argentin Javier Milei lors des élections de mi-mandat a marqué un tournant décisif pour la politique locale. Son parti, Liberté Avance (LLA), a remporté 41 % des suffrages, dépassant largement l’opposition péroniste qui s’est classée à 32 %. Cette percée inattendue a surpris les observateurs et les marchés, qui anticipaient un résultat plus équilibré. « Aujourd’hui, nous franchissons un tournant », a déclaré Milei face à une foule en liesse, soulignant l’importance de cette victoire pour la réforme de l’économie argentine.

Cependant, ce succès ne cache pas les défis persistants. Le taux de participation, de 68 %, le plus faible depuis 1983, reflète un désengagement croissant des électeurs vis-à-vis du chef de l’État. Bien que Milei ait consolidé son pouvoir au Congrès, il reste loin d’obtenir une majorité suffisante pour réformer les systèmes fiscaux et de retraite, deux piliers de la crise économique. Les incertitudes autour du peso argentino persistent également, avec des pressions sur la monnaie malgré l’intervention des États-Unis, qui ont débloqué 20 milliards de dollars pour stabiliser l’économie.

Cette victoire offre une certaine crédibilité au programme de réformes radicales de Milei, mais elle ne résout pas les problèmes structurels. Les économistes soulignent que le peso reste surévalué par rapport aux indicateurs économiques du pays. Bien qu’une dévaluation soit possible, Milei a choisi de maintenir un régime de change restreint, risquant ainsi d’aggraver les défis budgétaires.

L’avenir de Milei dépendra de sa capacité à former des alliances et à modérer son discours. Son élection, bien que marquée par une victoire inattendue, reste fragile face aux incertitudes politiques et économiques qui menacent la stabilité de l’Argentine.