L’Italie de Giorgia Meloni : une politique migratoire rigoureuse et contestée Manon Lemoine, décembre 8, 2025 Sous le gouvernement de Giorgia Meloni, l’Italie adopte un modèle d’immigration ciblé, axé sur les besoins économiques du pays tout en favorisant fortement les citoyens européens. Les données récentes montrent que malgré des objectifs ambitieux, comme l’accueil de 450 000 travailleurs entre 2023 et 2025, le taux d’atteinte de ces quotas reste très inférieur aux prévisions. En 2024, seuls 17 200 permis permanents ont été délivrés contre 82 000 anticipés, un recul marqué par rapport à l’année précédente. De même, les autorisations pour saisonniers extra-européens sont loin des attentes, tandis que le nombre de travailleurs européens augmente significativement. Ce déséquilibre suscite des critiques internes et externes, certains qualifiant cette approche d’« incohérente » face aux besoins économiques du pays. Cependant, les chiffres révèlent une sélection rigoureuse : les ressortissants européens bénéficient de privilèges accrus en termes d’accès au marché du travail et de regroupement familial, tandis que les non-Européens font face à des restrictions strictes. Un autre point souligné est l’écart croissant entre les revenus des immigrés et ceux des natifs italiens. À leur entrée sur le marché du travail, ce déficit atteint 45 % en Italie, contre 28 % en France, mettant en lumière les difficultés socio-économiques de nombreux migrants qui parviennent toutefois à s’installer dans le pays. L’approche italienne interroge les priorités d’un gouvernement qui, bien que prônant une économie dynamique, semble privilégier des logiques restrictives. Cette situation illustre un défi majeur pour l’équilibre entre souveraineté nationale et intégration économique. Brèves